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ART WEB BRUT

Comme une racine sourde, je croîs la nuit | Dessin numérique © David Noir
Comme une racine sourde, je croîs la nuit | Dessin numérique © David Noir

Nul endroit où s'ancrer, il n’y a pas de racine dans le ciel.

Acte de naissance d’un nouveau blog  en quête de scènes a-culturées comme des forêts vierges

L’impression de stabilité est plus sensible à l’œil quand la racine affleure la surface du sol. La vérité est pourtant bien aux antipodes.

Trop ou pas assez. La page est pauvre, le livre limité. Ni le cerveau ni le cœur ne trouvent sur quoi s’épancher. Alors peut-être ici.

Au seuil de mes éditions comme à l’orée de la forêt. Un site ne suffisait pas, mais 14 sites pas davantage. Forme pauvre. Page limitée. Ses bords nous limitent. Autant que la page du livre, autant que le cadre de l’image. Je ne vois pas de profondeur dans l’accumulation en file indienne des idées et des mots ; le hors-champs ne stimule pas l’imaginaire. Pas le mien en tous cas. C’est faux. Juste bon à faire fantasmer ceux qui s’excitent à repérer les formes des corps sous les vêtements plutôt que de les observer à cru, à nu. La suggestion c’est l’ennui. L’opposé du vivant, qui laisse tout voir à celui qui ne se cache pas les yeux et prend la peine de regarder ce qu’il a sous le nez. Rien ne me semble assez foutraque pour ressembler à de la vie. La vie et le vivant s’étalent aux yeux de tous ; c’est un champ d’épandage, une décharge publique.

C’est le problème des formes ; de toutes les formes et des structures. Rien ne me satisfait là-dedans ; dans l’expression de l’art. Si, la scène, parfois, quand on la laisse aller, quand on s’y laisse aller, ressemble un peu à l’art et à la vie ; au sentiment d’art. Car le sentiment est très vivant ; je le ressens toujours très vivant et rapide et vif et sans limite. Mais sa concrétisation est laborieuse même quand on va vite et qu’on accumule des formes et des formats et des expériences. Ce n’est jamais assez ; ce ne sera jamais assez pour donner une idée de la pensée et des sentiments ; pour être fidèle à ce qui nous traverse. C’est l’illusion qui me traverse ; l’illusion du surhomme ; d’aller vite, si vite que je n’aurais pas le temps de porter un regard sur ce qui vient d’advenir. La scène, pour cette qualité là de l’instant, oui peut-être, ça peut convenir si on la traite bien; si rien n’a d’importance ou que tout est égal. Si on y meurt plus vite qu’on ne vit. Si ça pousse comme de l’herbe. Si ça s’éboule comme une masse de rochers en déséquilibre. Le sentiment d’art pour moi, c’est le fracas. La pyramide de porcelaine qui se casse la figure à la suite d’un seul geste volontaire et maladroit. Adroit à force de maladresse volontaires.

racine © David Noir

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