Joues-tu nu ?

baptême

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Le Web comme tanière

Le confinement a toujours été mon mode de vie rêvé en termes de création pour peu que j’aie le minimum de moyens nécessaires pour vivre sans trop avoir à m’en préoccuper ; en substance de quoi me loger et me nourrir.

Une sortie de temps à autres, strictement nécessaire ; des projets à montrer quand ils sont prêts et non dans le flux du mouvement aberrant qui pousse à se jeter dans la course à montrer ce qui n’existe pas encore, comme un pâtissier qui sortirait incessamment du four une enfilade de gâteaux pas encore assez cuits.

En cette période post confinement, mais relativement encore confinée quand même, je remets sur le devant de ma petite scène un de ces blogs des profondeurs que j’aime à laisser croître dans les recoins de mon site.

En y pénétrant via le lien du logo ci-dessous, on peut découvrir de façon à peine plus civilisée qu’à l’origine, quelques pages reproduites d’un blog dont j’ai fait l’expérience entre août 2015 et décembre 2016 et que je qualifiais volontiers alors de « blog de nuit ».

Il s’intitulait « Joues-tu nu ? » et son adresse internet fut créée sous l’avantageuse forme joues-tu.nu. J’ai pu le baptiser ainsi grâce à l’existence de l’extension .nu assigné à Niue, un petit pays d’Océanie.

joues-tu.nu fut à l’opposé de tous mes autres sites d’alors. Il ne s’imposa rien de spécialement cordial, ne chercha pas à être particulièrement ordonné ni lisible et surtout n’était pas responsive. Du simple html/css basique codé avec toute la liberté de ce que j’avais appris en codage et qui n’allait pas bien loin. Un site brut au sens de l’art du même nom et dont je continue d’être très content que ses pages glissent sous le doigt au contact d’un écran de mobile sans jamais se recadrer sagement de façon à ce que l’œil les embrasse tout entières. C’est une expression et surtout une sensation de liberté relative mais bien réelle toute particulière et que je tiens à conserver quelque part dans ma production Web actuelle. Un de ces terrains vagues de l’esprit que j’apprécie tant et qu’il est tristement devenu quasi impossible de rencontrer physiquement encore aujourd’hui à Paris. Voilà pourquoi je redonne toute leur place aux articles de joues-tu.nu dans les méandres de mon site actuel et définitif.

Voici comment il était présenté alors :

joues-tu.nu

Baptême

Pour un extrait concentré de naissance a-culturé*

Implantation d’un système artistique racinaire

J’attends qu’une grosse ronce, une racine ou quelque chose du genre traverse mes murs, les enlace et les transperce, jusqu’à en désolidariser les moellons.

Un nouveau blog brut et pas spécialement responsive. Comme un nécessaire refuge de l’écrit. Il est un peu secret mais pas bégueule et spontanément lisible pour qui souhaitera s’en amuser. Il a poussé son premier post en ligne il y a à peine quelques jours

En ce qui me concerne, je me le suis bâti sur mesure, avec l’envie de m’y ouvrir un vaste champ bien aéré, dans toutes les dimensions de l’espace et de l’esprit, sans compter toutes les autres. Je compte bien en arpenter les recoins et les sentiers le plus souvent possible, ne serait-ce que pour ma propre santé mentale, car il m’offre un terrain vague aussi particulier que désolé et qui a déjà le don de m’apaiser. On y crache et on y chie bien un peu par terre quelque fois, mais on y cueille aussi des fleurs à la corolle élégante et aux parfums très délicats. Ce pourrait être un p’tit jardin à la Dutronc qui se serait transplanté dans ma banlieue délaissée ; de celles qui donnent l’impression que « ça craint », mais qui finalement rassurent mieux que d’autres, une fois apprivoisées par-delà les a priori parisiens.

Quelle chance pour moi de m’y trouver aujourd’hui ! Les loyers y sont si peu chers et pour ainsi dire, donnés. C’est ça que j’aime avec Internet : habiter un nouveau monde, encore vivable malgré ses apparences parfois tapageuses, où le Giga M2 est encore très abordable. On peut s’y construire des palais volants en quantité et quasiment pour rien. Au prix de l’immobilier actuel, autant vous dire que je ne me prive pas pour empiler des briques et les enduire de stuc à longueur de nuit. Mais cette petite bicoque actuellement à l’état d’une presque ruine, n’est pas destinée à un avenir pompeux. Elle n’aura pas sa place dans une exposition universelle, même si j’espère bien qu’avec le temps, je saurais la retaper suffisamment pour parvenir à lui donner ce petit charme propre aux bâtisses improbables à la gloire de l’improvisation perpétuelle, rêvées par les facteurs Cheval de tous crins. Bon, voilà. C’en est assez pour l’instant. Les présentations sont faites. Au travail.

Merci bien de votre attention et à bientôt.

Ah si, j’oubliais ! Le nom et l’adresse – enfin, c’est un lieu-dit – sans quoi c’est un peu difficile à trouver et plus compliqué encore d’y donner rendez-vous à des amis. Pour l’heure, je ne sais comment ni pourquoi, mais vous y êtes déjà. L’endroit s’appelle joues-tu.nu

Ps. J’ai fait beaucoup d’efforts pour lui trouver ce patronyme adéquat. Quand j’ai appris que l’extension .nu existait, je me suis dit que ce serait parfait pour lui, même s’il n’était pas inclus dans le périmètre de l’ile de Niue, situé à 2400 kilomètres de la Nouvelle-Zélande et où je ne suis jamais allé, mais dont je sais désormais que .nu est l’extension de nom domaine attitrée pour les sites web de son territoire. C’est même parait-il, l’octroi de ces 3 petits signes qui permet de financer l’accès gratuit à internet pour les habitants de l’ile. Pour toutes ces bonnes raisons, je n’ai pas hésité. Du coup, savourant ma découverte, j’ai aussi remarqué que prononcer le « point » avant la syllabe nu dans l’énoncé de ce blog bien nommé, tout au contraire de nuire à la compréhension fine du double sens subtil dont il est l’objet, favorisait un certain plaisir ludique en bouche, à la seule condition d’être un tant soit peu acteur et dès lors de mettre une légère inflexion paysanne dans une prononciation malicieuse en forme d’interrogation. Faites-le, vous verrez, c’est tout à fait distrayant.

* LA ROUSSE

a-culturé, définition : Du grec ancie … qui …  euh … débarrassé de … ben, non ; ça n’existe pas

racine © David Noir