Le petit business de la bienveillance
La peur fait désormais plus peur que la peur. Elle se dissout en surface et renaît en un petit pet de bienveillance commune...
En vrac et contre tout
Pourquoi aujourd’hui,
quand j’entre dans une salle de théâtre j’ai envie d’en partir ; même pour voir des gens que j’adorerais voir ? Pourquoi quand j’ouvre un livre au hasard, j’ai hâte de le refermer malgré tout ce qu’il contient qui pourrait m’intéresser ? Pourquoi j’étouffe dans la culture ?
J’ai envie d’un corps qui me porte et de jambes qui marchent. J’ai envie de ne pas savoir qui tu es en profondeur si c’est pour d’abord devoir me confronter à ta convivialité de surface.
Je suis une somme de vrac qui n’en peut plus de l’ordonnancement stérile de la pensée. Arrête tes produits Hollywood chewing-gum ou La Pléiade, je m’en fous, vois-tu et pourtant je n’ai pas de revolver à sortir pour te le dire. No bowling, no Colombine.
La peur fait désormais plus peur que la peur. Elle se dissout en surface et renaît en un petit pet de bienveillance commune...
Au-delà des morts atroces et inutiles, la plus grande victime des ravages de l’époque actuelle est le sens de l’humour.
Derrière les ordinateurs, les paroles se donnent des allures d’absolu. Quel bel anonymat de ne pas faire face à soi-même !
Pourquoi quand j’entre dans une salle de théâtre, ai-je envie d’en partir ? Pourquoi lorsque j’ouvre un livre au hasard, ai-je hâte de le refermer ?
Pardon je passe ! Vous n'avez pas le droit de m'empêcher de passer ! Je n'ai rien à me reprocher. J'ai toujours été en règle avec l'administration. Pardon !
Se taire serait une façon décente d'étouffer la pensée qui sera toujours la pénible expression d'un ordre donné à soi-même par sa propre bourgeoisie mentale.
Je me fous de la vie affective et sociale de mes contemporains. Enfin, si tu le permets, je dégénère en paix !
Artistes fautifs, artistes trop faibles, incapables de faire échapper ce monde à une terreur prédatrice... Ultra-violence artistique où te caches-tu ?
Quand on est choqué par quoi que ce soit qui existe, c'est qu'on s'est fait sa petite idée du monde mais qu'on n'y connait rien au monde.
Le chemin vers l'enfer est tout autant pavé de bons sentiments que la route du magicien d'Oz l'est de briques dorées étincelantes. Nocivité.